Nous connaissons tous le fast-food. Et bien la fast-fashion, c’est un peu la même chose. C’est produire et diffuser dans des temps records des collections sans cesse renouvelées. En quelques années, et la crise aidant, la fast-fashion a chamboulé notre relation à la mode et déplacé notre jugement du luxe.
Avant, c’était la rareté onéreuse – aujourd’hui, la nouveauté perpétuelle
D’ailleurs sur les marchés économiques des bourses, les enseignes H&M, Zara ou Mango de cette fast-fashion valent désormais autant que celles du haut de gamme. Il faut dire que la frontière entre les deux est de plus en plus floue, en termes d’image – mêmes égéries, et sources d’inspiration, puisque les créateurs signent régulièrement des collections «capsules» cheap et chics.
Les fashions weeks actuelles sont dans une vraie surenchère, les défilés deviennent des shows. Les lignes se multiplient : croisière, pré-collection, collection commerciale, etc. On est passé de deux collections par an à quatre, six, huit… pour une seule marque ! Dans une telle société de consommation, les créateurs deviennent des intermittents du spectacle interchangeables qui doivent toujours fournir plus.
Oublié donc, l’unique catalogue de La Redoute qui faisait date dans la saison…
Chaque femme achète en moyenne près de 30 kilos de vêtements chaque année et 30% de ces habits ne sont même jamais portés*. Traduisons cela en terme pécuniaire. Cela représente un gaspillage moyen par personne de plus de € 600 par an… Ces faits se retrouvent dans une véritable stratégie de la part des marques, qui profitent d’une main d’œuvre à bas coût pour inonder le marché.
Selon la journaliste britannique Lucy Siegle dans un livre publié en 2011, Zara produit par exemple plus de 12 000 vêtements différents chaque année. Symbole de cette mode véritablement jetable, l’enseigne irlandaise Primark qui a ouvert fin 2013 en France son premier magasin. De la mode ultra discount, avec une robe moulante à 15 euros à porter juste le temps d’une soirée… Quitte à la mettre ensuite à la poubelle.
En octobre 2017, des journalistes danois accusaient l’enseigne H&M de brûler près de 12 tonnes de vêtements inutilisés par an permettant à une centrale électrique suédoise de produire de l’énergie en n’utilisant « que des carburants renouvelables et recyclés ».
La garde-robe anti fast-fashion comme prolongement de soi
Alors, parfois, pour certains parmi nous, un jour, ça saute aux yeux. Ça monte à la tête : l’évidence, oppressante, de ne pas pouvoir faire jouer son libre-arbitre. Ne plus savoir dire « non » nous apparaît d’un coup. Or notre garde-robe est le prolongement de nous-même. Si l’espace y manque, si l’on perd le contrôle, c’est notre propre bien-être qui en pâtit. La vôtre est-elle sursaturée ?
Au delà de la tristesse consumériste de cette mode fast-fashion qui court après on ne sait quoi, s’en cache par ailleurs une autre. Dévastatrice. Celle de l’horreur humaine et environnementale qui se cache derrière ces vêtements vite achetés, vite mis. Longtemps rustiques, « écolos » au mauvais sens du terme, à la limite du « soixante huitard attardé », la mode écologique fait désormais dans le glamour, et le luxe. A travers la «ethical fashion» ou mode éthique il est grand temps que d’une part l’industrie du vêtement et d’autre part, le consommateur prennent conscience du lieu et du mode de fabrication.
La crise financière globale et la contraction du pouvoir d’achat vont-elles finir par nous pousser vers une nouvelle ère surpassant d’une part la surenchère des marques, et d’autre part l’infobésité vestimentaire à bas prix ? Derrière cette façade apparemment si frivole, revoyons le fondement de nos décisions d’achat.
STOP ! De l’air ! Finie la fast-fashion
Nos dressings ne sont pas infinis. Notre porte-monnaie, notre maison et les ressources de la planète ne sont pas sans fin. Il est important d’apprendre à faire des pauses. Arrêter de consommer, de chercher à remplir nos vi(d)es pour s’interroger :
« Au fond, qu’est-ce qui est vraiment important pour moi aujourd’hui ? ».
Essayez de distinguer les achats qui relèvent d’un réel besoin, de ceux qui relèvent de la consommation ou de la consolation.
« Je veux ceci, mais vais-je le mettre et combien de fois ? Vais-je regretter de ne pas l’avoir ? ».
Des questions qui permettent de cerner l’utilité réelle du vêtement…
Less is more… pour mettre à bas la fast-fashion
Ceux qui me connaissent, mes clients savent que, depuis toujours, mon crédo est «less is more», de la qualité et non de la quantité, du style et pas simplement de la mode – avec en toile de fond, une bonne connaissance de soi et de ses besoins pour acheter au mieux. L’attitude vise à se priver de quelques satisfactions marchandes courantes. Savourez plutôt de temps en temps un plaisir plus fastueux et peut-être plus « vert ». A côté de ses bienfaits esthétiques, visuels et psychologiques, le conseil en image est AUSSI fait pour vous aider à répondre à cette question et problématique.
* Rapport de l’association WRAP portant sur la conception, l’utilisation et l’élimination des vêtements d’après une enquête sur le comportement des consommateurs en Grande-Bretagne.
A VOUS DE JOUER !
Et vous, comment achetez-vous ? Quelle consommatrice êtes-vous ? Quelle prise de conscience cela éveille-t-il en vous ? Aimeriez-vous changer vos habitudes en vous éloignant de cette fast fashion ? Allez plus loin avec cet article.
Nous vous invitons à aller découvrir des ressources de Mademoiselle, telle que sa chaine YouTube pour en savoir plus…
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Auteur best-seller, conférencière, élue parmi les « 50 Influential Women of the World » en 2023, fondatrice de la Styling Academy et consultante en image depuis 1993 avec plus de 200 K d’abonnés, Myriam et son équipe ont accompagné des milliers de personnes à mieux s’aimer et à rayonner par l’image de soi grâce à la méthode Première Impression®.
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